Comment les virus peuvent affecter la culture du cannabis ?

  • Les virus sont un phénomène qui domine plus que jamais l’actualité, certainement car le coronavirus a bouleversé la société comme de nombreuses vies humaines ces 2 dernières années.
  • Ils sont de plus en plus présents dans notre environnement, ils affectent de plus en plus d’êtres vivants autour du monde de manière durable. Les plantes de manière générale, comme le cannabis sont également affectées par des phytovirus divers et variés.
  • Lors de cet article, nous vous expliquons les dernières découvertes concernant ces phytovirus, même si de nombreux mystères entourent encore ces fléaux étranges et ravageurs des temps modernes.
  1. Les virus et la plante de cannabis
  2. Les vecteurs qui favorisent la propagation des phytovirus
  3. Le virus de la mosaïque du tabac dans la culture du cannabis
  4. Les différents virus qui nuisent à la plante de cannabis
  5. Mesures de prévention et de traitement des virus du cannabis

Les virus et la plante de cannabis

De manière générale, les phytovirus sont par définition des virus qui affectent les organismes végétaux. Plus concrètement, ce sont des parasites intracellulaires qui nécessitent le support d’un organisme hôte pour assurer leur propre reproduction. Il est bon de savoir que le niveau de connaissance scientifique global concernant les phytovirus, est largement moins étoffé que celui du monde animal encore de nos jours.

Ce qui est finalement assez logique, car celui-ci est certainement plus révélateur des symptômes qui pourraient survenir chez l’Homme. Toutefois, de nos jours différents virus sont désormais clairement identifiés comme étant nuisibles pour les plantes de cannabis à haute teneur en THC ou CBD issues de « seeds », car ces derniers ont la capacité de causer de sérieux problèmes, rendant la récolte incertaine.

Même si la provenance de ces virus reste encore inexpliquée pour l’heure, la communauté scientifique a mis en avant trois hypothèses théoriques expliquant leurs origines. La première constitue une hypothèse régressive, ce qui signifie clairement que ces virus proviennent de cellules microscopiques qui ont infecté des cellules d’une taille plus importante, et qui ont perdu une partie de leur composition génétique lors de leur évolution.

La deuxième peut s’expliquer par une hypothèse d’origine cellulaire, ce qui veut dire que les virus se seraient formés à partir de différentes parties de l’ADN et de l’ARN d’organismes dont le volume est plus important. La dernière et troisième hypothèse, est celle de la coévolution, ce qui explique qu’ils seraient constitués de molécules protéiques et d’acides nucléiques. 

Le virus de la mosaïque du tabac (VMT) ou TMV en anglais (Tobacco Mosaic Virus), est le premier du genre à avoir été découvert par Adolf Mayer en 1886. C’est à partir de 1898, que Martinus Beijerinck a pu reproduire les expériences qui avaient été menées auparavant par Dimitri Ivanovsky en 1892.

Ce dernier a employé la terminologie « virus » pour la première fois à ce moment-là, afin de caractériser les symptômes du virus de la mosaïque du tabac. Pour ce dernier, il était donc évident que l’origine de cette maladie, ne provenait ni de la présence d’une moisissure, ni de celle d’une bactérie. 

La majorité des phytovirus identifiés, affectent précisément certaines espèces de végétaux, ce qui nous révèle clairement qu’ils nécessitent au moins d’un type de cellules hôtes concret afin de pouvoir assurer leur reproduction, ce qui limite leurs infections potentielles à un nombre d’espèces restreint.

De toute manière, nous assistons dans l’environnement naturel, au développement d’une multitude de virus qui sont capables de causer de sérieux problèmes sur un ensemble large d’espèces agricoles, ce qui donne de sacrées sueurs froides aux cultivateurs du monde entier.

Les vecteurs qui favorisent la propagation des phytovirus

D’après certaines observations scientifiques, il semblerait que les phytovirus soient basiquement des capsules protéïniques contenant une part de séquence génétique, la partie manquante empêche leur mobilité d’une plante à une autre. Vient alors naturellement une question, comment ces derniers sont donc ils capables de faire tant de ravages au coeur d’une culture ?

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En fait, leur propagation est favorisée par la présence de différents vecteurs viraux, plus en détails, il s’agit d’organismes vivants qui véhiculent ces charges virales d’une plante infectée par la maladie, vers une autre plante saine pour finalement faciliter l’obtention de nouvelles cellules hôtes.

La plupart du temps, ce sont les insectes parasites ou nuisibles du cannabis tels que les pucerons, les cochenilles, les nématodes, les araignées rouges, les thrips ou encore les mouches blanches, qui jouent le rôle de vecteurs viraux directs. Sans le savoir, ce sont même les cultivateurs qui assurent ce rôle de transmission, en soignant et en s’occupant des plantes de cannabis issues de « seeds » à haute teneur en THC ou CBD, avec une grande proximité. 

Le virus de la mosaïque du tabac dans la culture du cannabis

Le virus de la mosaïque du tabac est comme son nom l’indique, un phénomène viral néfaste surtout pour la plante de tabac, bien qu’il tolère plus de 125 espèces de 9 familles de végétaux différents comme hôte. Toutefois, de nombreux cultivateurs doutent encore et cherchent à vérifier avec certitude, comment le virus de la mosaïque du tabac attaque précisément le cannabis.

Il est tout de même bon de garder à l’esprit, qu’un virus peut être parfois identifié par un acronyme spécifique, bien que dans les faits il s’agisse d’une souche différente correspondant à un autre phénomène viral (comme le virus de la mosaïque du chanvre (MHV), qui est en réalité la souche cowpea du virus de la mosaïque du tabac.

La capsule du VMT est composée d’au moins 2000 molécules protéiniques couvrantes et d’une molécule d’ARN en une seule partie. À la différence de bien d’autres phénomènes viraux, une fois que celui-ci pénètre dans la cellule hôte, sa capsule protéinique se désolidarise de l’ensemble, libère l’ARN viral et commence à effectuer la reproduction de son propre génome.

La maladie provoque différents symptômes sur les plantes au sein de la culture, car nous pouvons observer des décolorations importantes entre les veines des feuilles les plus jeunes, qu’il ne faut surtout pas confondre avec les symptômes d’une carence en nutriments. Ces changements de couleur, sont accompagnés par le développement de taches ayant l’apparence d’une mosaïque avec des formes variables claires et obscures. Il est aussi possible de voir les feuilles se flétrir, jusqu’à finalement prendre un aspect rugueux au niveau du toucher.

Les parties inférieures de la plante de marijuana sont également touchées, d’autant plus si les aléas climatiques ne sont pas de notre côté, cela veut dire plus concrètement, si nous disposons de températures chaudes et de conditions sèches. Vous pourrez également observer une action nécrotique au niveau des feuilles, et vous assisterez alors à un ralentissement généralisé de la croissance ou bien de la floraison des plants issues de « seeds » à haute teneur en THC ou CBD. 

Le VMT ou TMV en anglais (Tobacco Mosaic Virus), est certainement un des phytovirus des plus stables qu’il soit. Dans le cas où la température ambiante ne descend pas en dessous des 4°C, ce dernier conserve une parfaite stabilité. Une culture réalisée en serres ou alors située au sein d’un jardin botanique, constitue des conditions de reproduction idéales grâce à leur température élevée et stable, mais aussi grâce à l’assortiment très large des différentes plantes qui sont stockées à cet endroit-là. 

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Les différents virus qui nuisent à la plante de cannabis

Les plants de cannabis à haute teneur en THC ou CBD peuvent potentiellement être touché par le VMT, mais également par bien d’autres phytovirus, dont certains ne sont pas encore clairement répertoriés. Bien heureusement, la majorité de ces phytovirus n’affectent pas que le cannabis, car ils ravagent aussi bien d’autres familles ou espèces.

Nous pouvons ajouter, que des plants peuvent être infectés par plusieurs virus à la fois, ce qui rend la distinction de ces différents phénomènes viraux très difficile pour les cultivateurs. Ce dernier doit s’adapter aux spécificités de chaque phénomène viral, tel une maladie, à laquelle il doit appliquer le meilleur traitement correspondant.

Il semblerait que près de 900 phytovirus soient désormais identifiés, mais la route est encore longue au niveau des études scientifiques, car une faible quantité d’entre eux ont fait le fruit d’investigations suffisamment profondes et documentées. De nos jours, seulement deux virus sont clairement répertoriés comme particulièrement néfastes pour le cannabis.

Il s’agit du virus de la mosaïque du chanvre (HMV, Hemp Mosaic Virus), et le virus de la striure du chanvre (HSV, Hemp Streak Virus). Ces deux phénomènes viraux affectent concrètement les plantes de cannabis, grâce à l’action de vecteurs viraux tels que les pucerons, les chenilles, les thrips et les araignées rouges.

Certaines études de la communauté scientifique, ont également démontré que le virus des taches en anneaux du tabac (TRSV, Tabacco Ringspot Virus) et le virus de la striure du tabac (TSV, Tobacco Streak Virus), ont aussi la capacité de créer une telle infection en provoquant des symptômes similaires à ceux causés par le VMT.

C’est exactement la même chose pour le virus de la mosaïque de la luzerne. Assez étrangement, ils se servent tous majoritairement des graines et des pucerons comme vecteurs de ces maladies parasites. Le virus de la mosaïque de l’arabette (ArMV) semble pouvoir également causer des ravages sur les plants de cannabis par le biais des nématodes et des graines, mais de manière asymptomatique.

Le virus de la mosaïque du concombre (CMV), affecte les plants de concombre comme ceux de marijuana, encore une fois, grâce à la participation active des pucerons ou des graines comme vecteurs viraux. En conclusion de cette partie, il semblerait que le virus des taches en anneaux de la tomate (TomRSV), se sert aussi du cannabis en tant que plante hôte. 

Il existe également un viroïde qui provient du houblon, qui est assez virulent et qui affecte profondément les plants de cannabis. Le viroïde latent du houblon (HpLVd ou Hops Latent Viroid en anglais) qui est apparu aux États-Unis depuis quelques années maintenant, est devenu une sérieuse problématique pour de nombreux cultivateurs professionnels au pays de l’oncle Sam ces dernières années.

Une prestigieuse « nursery » californienne, a vendu de nombreux clones infectés à de nombreuses entreprises du secteur là-bas, et une grande majorité de cultivateurs ont mis du temps à comprendre ce qu’il se passait au cœur de leur culture. Ce viroïde a des symptômes assez trompeurs dans les faits, car le feuillage démontre comme des déficiences en nutriments, la croissance ou la floraison des plantes ralentissent brutalement, les cultivateurs sont induits en erreur, cependant la maladie s’installe durablement.

Ce phénomène viral peut être asymptomatique durant une certaine période, puis les symptômes peuvent se déclarer soudainement. Cela peut entrainer la perte nette de certaines génétiques, nous assistons à une baisse significative de la production de fleurs et de cannabinoïdes dans le même temps.

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Mesures de prévention et de traitement des virus du cannabis

Malheureusement comme pour certaines maladies fongiques provoquées par certains champignons parasites qui affectent les végétaux, il n’existe pas encore un traitement adapté, permettant d’éliminer complètement et rapidement l’infection comme les effets indésirables des phytovirus affectant la culture du cannabis en intérieur et en extérieur.

Comme pour de nombreuses maladies causées par des champignons parasites tels que le botrytis, le mildiou, l’oïdium, l’alternaria, le fusarium ou encore la septoria des feuilles, dont les symptômes peuvent être caractérisé par l’apparition de pourriture, il est nécessaire de mettre en place une série de mesures en prévention.

Il est fondamental pour les cultivateurs de nettoyer exhaustivement leur espace de culture de cannabis en intérieur, du sol au plafond, en ramassant toutes les feuilles comme tous les déchets végétaux qui trainent à cet endroit. Il est crucial de toujours essayer de maintenir une température stable lorsqu’on souhaite cultiver en intérieur. Essayez également d’obtenir un bon renouvellement de l’air, comme une ventilation homogène qui limitera l’apparition des poches d’air vicié, qui sont néfastes. Un aspect capital ici, est de maintenir un taux d’humidité stable, sans variations excessives.

Il faut garder à l’esprit, que les feuilles constituent un habitat idéal pour le développement de la pourriture caractéristique de ces champignons parasites. De mauvaises conditions climatiques ambiantes, attirent ces phénomènes fongiques. Veillez à réaliser des arrosages assez précis, avec une quantité d’eau et de nutriments adaptée à la période. Généralement, les plantes de cannabis ont besoin de peu d’eau lors des 2 dernières semaines de floraison. Il faut faire attention à ce stade, car c’est le moment idéal pour assister à l’apparition d’un champignon comme le botrytis.

Il faut être vigilant à la mauvaise maitrise des paramètres climatiques, car cela peut faciliter l’arrivée de maladies cryptogamiques comme le fusarium, qui s’attaque aux racines et dont il est particulièrement difficile de se débarrasser. Cela semble logique, mais nous vous mettons en garde que la consommation de fleurs de cannabis infectées par des champignons est dangereuse pour la santé. Cela peut provoquer des problèmes respiratoires graves chez l’Homme, il vaut donc mieux s’abstenir et éviter.

Mais pas seulement, car cultiver sous de telles conditions pourrait également attirer assez facilement l’apparition d’insectes nuisibles, qui pourraient devenir un deuxième problème associé, et compromettre ainsi les chances de réussite de votre récolte. Un aspect clé, se situe avant tout dans le choix des variétés des graines de cannabis de la meilleure qualité que vous allez acheter.

Il est très important de sélectionner des variétés qui résistent au maximum à l’ensemble de ces fléaux nuisibles, et dont les caractéristiques doivent correspondre aux conditions climatiques de votre zone géographique. En intérieur, la gestion du climat est d’une importance majeure, le traitement du renouvellement de l’air et la parfaite gestion du taux d’humidité sont à prendre avec la plus grande considération.

Réalisez l’application d’un stimulateur racinaire une fois par semaine, car cela permettra d’obtenir des racines vigoureuses et saines, avec aussi une parfaite capacité d’absorption. La santé des racines est très importante, car cela contribue directement au renfort du système immunitaire de vos plants de marijuana.

Nous pouvons en conclure que ces phénomènes viraux sont un mal moderne de notre époque, entouré par de nombreux mystères, qui nous l’espérons seront élucidés lors des années avenir. Cela nous prouve que les produits chimiques ne semblent pas être aussi révolutionnaires qu’ils le paraissaient, il y a encore deux décennies. La nature nous donnera encore de nombreuses leçons de vie dans le futur.

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