Dans cet article, nous vous parlons de l’essor que connaît la capitale catalane, à la suite de l’apparition importante de nombreuses associations cannabiques depuis 2013, plus connues sous l’appellation de « cannabis socials clubs ». Ces dernières pensaient avoir ouvert la voie d’une certaine forme de régulation stable et viable, mais une décision de justice annonçant leur fermeture, a été reçue comme un coup de tonnerre en juillet dernier au sein de la métropole méditerranéenne.
Barcelone est une destination touristique très attractive pour les voyageurs des quatre coins du globe. Il est vrai que c’est une ville où il est très agréable de séjourner, grâce à la beauté de son centre historique, avec la célèbre Sagrada Familia de Gaudi, le marché aux mille couleurs de la Rambla, une zone portuaire bien aménagée, ses très nombreuses et somptueuses boutiques en tout genre, la diversité comme l’exotisme de ses délicieux restaurants, hôtels, ou encore la richesse de la vie nocturne qu’elle peut vous offrir, tout cela sous un climat méditerranéen idéal.
Il faut reconnaître aussi qu’elle est devenue un lieu de découverte de premier choix, pour tous les amateurs passionnés de cannabis ces dernières années. Avec plus de 200 cannabis social clubs au cœur de la capitale catalane, vous n’avez que l’embarras du choix. La diversité des produits présentés est telle, que vous trouverez facilement chaussure à votre pied.
Il est tout à fait possible de rencontrer des produits présentant un standard de qualité proche de ceux que l’on retrouve en Californie aujourd’hui. Les Espagnols ont désormais une longue expérience de la culture du cannabis, leur niveau de connaissance et d’exigence sont donc logiquement élevés. Vous n’avez plus besoin de vous rendre à Los Angeles pour consommer des produits californiens « top shelfs » (de qualité supérieure), Barcelone saura satisfaire à coup sûr toutes vos envies.
On peut même dire que la scène cannabique barcelonaise a largement dépassé tout le charme de la belle Amsterdam en ce sens. Pendant la Spannabis, 1er salon cannabique d’Europe, les nombreux CSC de Barcelone organisent de nombreux événements « pop-up » (animations de courte durée), à travers toute la ville. Ce qui génère une dynamique importante de la part de la communauté cannabique au sein de la ville.
La plupart de ces associations cannabiques ont été constituées à partir de 2013, leur nombre n’a fait que croître fortement depuis cette date. Leur succès et leur notoriété sont tels, que bon nombre d’entre elles ont noué des liens étroits avec des acteurs reconnus de l’industrie du cannabis américaine. La très célèbre marque « Cookies » du rappeur Berner, originaire de San Francisco, a également pris ses quartiers à Barcelone. « La Cookies Fam » a récemment décidé d’y ouvrir un magasin de vêtements, ainsi qu’un « cannabis social club » à l’effigie de la marque. C’est tout sauf un hasard, car c’est une implantation stratégique dans une ville européenne où chose rare, la tolérance pour le cannabis est grande. C’est donc une prise de position intéressante pour ce grand groupe californien, au sein de l’industrie du cannabis européen.
Une lueur d’espoir leur apportant un élan de sérénité est apparue en 2016, car le Conseil municipal de Barcelone avait réussi à obtenir un règlement d’urbanisme intégrant la régulation des différents CSC de la ville. Celui-ci contenait certaines conditions légales à respecter concernant l’implantation comme le bon fonctionnement de ces établissements.
Malheureusement, un coup de théâtre est survenu au mois de juillet dernier, car la Cour Suprême de Catalogne a tout bonnement décidé d’annuler cette décision de justice, en expliquant qu’aucune municipalité n’est compétente pour s’octroyer le droit de créer une réglementation de cette nature.
Ils soutiennent qu’une telle décision peut être adoptée, si et seulement si, elle provient directement du gouvernement central de Madrid. La mairie de Barcelone avait émis un recours en cassation auprès de la Cour Suprême espagnole, qui a rejeté ce dernier en avril dernier. Ce règlement d’urbanisme était la seule protection légale dont disposent les clubs cannabiques de cette municipalité.
Cette triste nouvelle a donc obligé la ville de Barcelone à envoyer une lettre recommandée à chaque association en leur transmettant la modification de leurs règles de fonctionnement. La douche fut glacée pour les dirigeants des différentes structures barcelonaises, à la lecture de ce nouveau règlement. Les mots sont clairs, ils ne pourront plus promouvoir, cultiver, faciliter ou fournir du cannabis à leurs membres. À partir de maintenant, ce type d’établissement a exclusivement le rôle ou la possibilité d’organiser des séminaires, des réunions pour apporter des informations à ses adhérents. Mais rien de plus au programme, plus clairement, c’est un mécanisme de neutralisation de ces structures. Pour couronner le tout, on leur annonce que des inspections seront effectuées en nombre, afin de vérifier que chaque association respecte bien la loi.
Pour l’heure, CatFac (la Fédération des cannabis social clubs de Catalogne) a déjà programmé une réunion avec la municipalité de Barcelone en septembre, afin d’aborder ce sujet en profondeur et d’essayer de trouver une issue qui serait autre que la fermeture massive de ces établissements.
D’autre part, il semblerait que Barcelone comme sa périphérie connaissent une forte recrudescence de la criminalité ces 5 dernières années, avec la présence de plusieurs organisations criminelles nationales et internationales. Des faits graves comme les règlements de comptes ou les vols par séquestration avec violence, sont des faits qui deviennent de plus en plus fréquents dans la capitale catalane et sa banlieue.
De plus, un phénomène nouveau fait maintenant son apparition dans des quartiers comme Sant Roc de Badalona ou à la Mina de Sant Adria de Besos, car certaines bandes criminelles essaient de plus en plus de faire pression sur certains habitants en instaurant un climat de terreur dans leur quartier, afin de les chasser de leurs logements. Tout cela dans le but de récupérer ces derniers, pour y installer des cultures illégales de cannabis et d’accroître ainsi leur activité économique. Il semble que ces organisations n’aient plus de limites, où s’arrêtera cette ascension criminelle ?
En étant tout à fait objectif, quelle est la solution à cela ? Le retour du marché noir dans les rues et les parcs de Barcelone, avec sa part d’obscurantisme et de criminalité exhaustive ?
Cela ne semble pas franchement être une solution viable en matière de santé comme de sécurité publique. Encore une fois, la seule solution pragmatique est tout simplement la régulation pour le bien de tous, accompagnée d’un projet social à la hauteur soutenus par le monde politique, afin de réorganiser cette partie sociétale défaillante actuellement dans cette métropole espagnole.